Les copains de la rue Richebourg (Soissons) : Partie 2.

Avant-Propos

Partie 1. Avant 1939

2.

1939-1942

          Été 1939. Les enfants étaient en vacances depuis le 15 juillet et reprenaient les bancs de l’école au 1er octobre. La petite Pauline Contenté et sa camarade voisine, Esther, 6 ans toutes les deux, firent leur première rentrée scolaire à l’école primaire des filles. Esther Buliba[1], fille unique d’un couple juif d’origine roumaine, habitait dans le même immeuble que les Contenté, à l’angle de la rue Richebourg et de la rue des Cordeliers depuis le début des années 30. Charles Contenté, le frère aîné de Pauline, avait eu son bac. Il entreprit des études de Droit et commença à travailler chez un notaire. Quant au frère Jean, il venait d’avoir son certificat d’études et n’aspirait qu’à quitter l’école pour trouver un boulot. Il voulait se former à l’école de la vie, autodidacte invétéré.

          La France était en guerre déclarée depuis un mois sans que rien ne bouge notoirement sur la frontière franco-allemande alors que les armées d’Hitler avançaient comme un rouleau compresseur sur la Pologne ; terre natale de bien des Juifs prenant la route des casernes françaises. Moïse Contenté et Jacques Ehrenkranz encouragèrent leurs coreligionnaires à s’engager avec eux dans les bureaux de recrutement de Laon et de Paris en tant que volontaires étrangers.

– Pauline, comme beaucoup de Juifs étrangers arrivés à Soissons dans les années 30, pour ne pas dire quasiment tous, les hommes en âge de se battre se sont engagés volontaires dans l’armée française après la déclaration de guerre en septembre 1939, recrutés dans les 21è, 22è et 23è RMVE (Régiment de Marche des Volontaires Etrangers). Des archives que j’ai consultées démontrent que votre père et ses amis s’étaient engagés dans l’armée française en novembre 1939.

– Oui, il était à Barcarès. Je me rappelle, il avait un uniforme qui datait de la guerre de 14.

          Le papa de Pauline fut affecté au 22è RMVE (rattaché à la 19è Division d’Infanterie) avec ses amis Jacques/Jacob Ehrenkranz, Adolphe/Avraham Liwer et Victor Buliba. Ils étaient regroupés pour leur préparation militaire au camp de Barcarès dans les Pyrénées-Orientales actuelles sous les ordres du Lieutenant-Colonel Villers-Moriane. Ces régiments constitués d’étrangers se composaient dans les proportions suivantes pour le 22è : 25% Espagnols, 30% Juifs polonais ou roumains, 45% Belges, Suisses, Polonais, Luxembourgeois, Roumains, Norvégiens, Portugais, Hongrois, Russes, Yougoslaves, Autrichiens. En février 1940, à 220 km au nord de Barcarès, ils effectuèrent également une période d’instructions au camp du Larzac situé sur la commune de La Cavalerie dans l’Aveyron.

extrait engagés volontaires 1939

Extrait du registre des volontaires se présentant au bureau du district militaire de Laon en novembre 1939. En février 1940 les 1er, 2è et 3è Régiments Étrangers deviendront les 21è, 22è et 23è RMVE. Ces registres des archives du Service Historique de la Défense sont consultables en ligne sur le site « Mémoire des hommes » : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=227&titre=engages-volontaires-etrangers-en-1939-1940

2b 1939 Barcarès Moîse C Alphonse L Jacques E tous debout

Camp de Barcarès, 1939-1940 : Debout de gauche à droite : Jacques Ehrenkranz, Adolphe Liwer et Moïse Contenté. Les deux personnes assises n’ont pas été identifiées mais il est fort probable que l’un deux soit Victor Buliba. Des uniformes de fortune, « ceux de la guerre de 14 ». [Collection particulière].

          Début mai, ils quittèrent le camp de Barcarès pour se rendre dans la région de Mulhouse où ils arrivèrent le 8 mai 1940. Le 19 mai, en raison des percées de l’armée allemande depuis neuf jours, ils embarquèrent de Dannemarie (Haut-Rhin) pour monter au front dans la Somme. Ils mirent trois jours à atteindre l’Isle-Adam (Val-d’Oise) à cause des bombardements aériens allemands entre Creil et Compiègne. De là, ils montèrent dans des camions vers Estrées-Saint-Denis (Oise, 56 km au nord-est de l’Isle-Adam) d’où ils continuèrent le mouvement à pied vers l’ennemi à travers champs. Le soir-même ils étaient à Conchy-les-Pots (Oise, 22 km au nord d’Estrées). Les premiers signalements de l’ennemi, des troupes motorisées, les localisèrent sur la route nationale Amiens-Saint-Quentin. Le 23 mai, ils arrivèrent à Tilloloy (Somme, 6 km au nord de Conchy-les-Pots). Le lendemain, le régiment fit son baptême du feu lorsqu’ils attaquèrent les villages de Berny-en-Santerre et Villers-Carbonnel au sud de Péronne, dans la Somme.

          Bien que chaque soldat du 22è RMVE portait une arme, ils manquèrent de tout au niveau de leurs équipements. Dès les premiers combats, les Allemands avaient baptisé ce régiment, régiment ficelle, soulignant le déficit visible en matériel : pas de jugulaires de casque, pas de bretelles de fusils, remplacés par des ficelles. Pas de cartouchières dorsales (nécessaire pour l’équipement d’ancien modèle) ce qui obligea à utiliser de nouveau de la ficelle pour attacher la bretelle de suspension au ceinturon. Grand déficit de courroies au bidon, nouvel emploi de ficelles. Pas de havresacs [sac à dos du fantassin], les hommes firent des prélèvements sur leur toile de tente. Absence complète de jumelles, ce qui gêna évidement les observations à tous les échelons : du régiment à la section[2].

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Sur cette photographie prise au camp de Barcarès, 1939-1940, Jacques Ehrenkranz (2è rang, 2è en partant de la gauche, avec une barbe) et les hommes de cette section ont tous un fusil, sans bretelle! [Collection particulière, Fonds Lisette Gal-El].

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Carte réalisée par Éric Abadie, extrait de son article de janvier 2016 « Le 22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers (1ère partie) ». Note aux lecteurs I/22 signifie Ier Bataillon du 22è Régiment. http://aaleme.fr/index.php/articles/2016/10554-2016-02-05-05-27-53

Entre les 24 et 25 mai, la commune de Villers-Carbonnel était prise, perdue et reprise. Le lendemain ils durent à nouveau laisser le village, impuissants face à une ruée de chars allemands. Ils se replièrent 5 km plus au sud, à Marchélepot. L’ordre était le suivant : « Organiser, occuper et défendre sans idée de recul le sous-secteur de Marchélepot » sur une ligne située à trois kilomètres au nord : Fresnes, Mazancourt, Misery. La Défense s’organisait lorsque que Paul Hermann, issu du 41è R.I., prit le commandement du régiment et succéda au lieutenant-colonel Villers-Moriane le 3 juin 1940. Le régiment se constituait alors de 74 officiers et de 2400 hommes de troupe. Un déficit de plus de 700 hommes par rapport aux effectifs de départ dans la Somme, suite aux durs combats de Villers-Carbonnel.  L’idée, en ce début juin, était de reprendre le village, sans chars. Le régiment pouvait s’appuyer sur l’artillerie divisionnaire mais une intense circulation de l’ennemie sur les routes au nord et au sud de la Somme présageait de l’imminence d’une offensive. Il devint urgent de se préparer à résister. Le 5 juin, sous le déluge de feu des chars Allemands et de leur aviation, et malgré une incroyable résistance des hommes, le 22è RMVE en infériorité et subissant de lourdes pertes, disparu entièrement des cartes des états-majors français. Quelques-uns, comme Moïse Contenté, échappèrent à la nasse entre les 5 et 6 juin, beaucoup périrent quand d’autres, comme Adolphe Liwer, Victor Buliba et Jacques Ehrenkranz furent faits prisonniers. Ce dernier déclara juste après la guerre : « Après de durs combats, une petite partie restant de ma compagnie (la 1ère compagnie du Ier bataillon du 22è RMVE), 11 hommes, ont été faits prisonniers »[3]. Le régiment recevra le 5 décembre 1941 une citation à l’ordre de l’Armée par le général Huntziger, Secrétaire d’État à la guerre sous le gouvernement de Vichy. Maudite ironie de l’Histoire, cette Citation n’empêchera pas ces braves soldats juifs qui ont survécu à ces batailles et défendu le sol français d’être déportés dans les camps de la mort une fois démobilisés ou rapatriés d’un stalag ! Ce 5 décembre 1941, cela faisait trois mois que l’ami de Moïse Contenté, Adolphe/Avraham Liwer, était interné au camp de Drancy après avoir été rapatrié de son stalag suite au décès de sa femme pendant l’été 40 après l’arrivée des Allemands à Soissons.

– Votre père vous a-t-il raconté cette expérience du combat pendant les violents affrontements en juin 40 dans la Somme ?

– Oui, plus ou moins. Quelques évènements qu’il avait subi avec son Lieutenant. Il parlait souvent de son Lieutenant, il l’aimait beaucoup. Il avait beaucoup d’admiration pour lui, il était plus jeune que mon père. Lors d’un combat, ils se sont réfugiés dans une église. Dans cette église, il a trouvé un petit livre, couverture en bois, écrit en hébreu. « Ça m’a porté chance », disait-il. Quant à son Lieutenant il est mort peu après[4].

          Moïse Contenté fut officiellement démobilisé le 18 août 1940 et revint à Soissons retrouver sa femme et ses trois enfants.

– Venons-en à l’occupation allemande de Soissons dès le 8 juin 1940. Premières mesures antijuives dès septembre, et le recensement obligatoire des Juifs en octobre.

– Oui, si je me souviens, on devait se déclarer à la gendarmerie.

19401023 Déclaration CONTENTE

Déclaration de Moïse Contenté du 23 octobre 1940 à Soissons lors de l’obligation faite aux juifs de se recenser auprès des autorités françaises. [Archives départementales de l’Aisne].

– Il y a les premières mesures en 1940-1941 sur l’aryanisation des biens et des commerces juifs. Dans les archives que j’ai consultées concernant le commerce de votre père, dès le 15 janvier 1941, il a été vendu à madame veuve Chrétien par l’intermédiaire d’un administrateur provisoire, monsieur Jolbard ou Jollard…

– Je crois que c’est Jollard. Mon père le connaissait. Il était, me semble-t-il, commerçant aussi. En tout cas c‘était quelqu’un de connu. Madame Chrétien était très connue aussi à Soissons. Oui, on était obligé de vendre.

– Quelle perception, à ce moment-là, avait votre famille de cet antisémitisme d’État ?

– Je n’ai pas tellement de souvenir de conversation entre mes parents sur cela. On se disait surtout que c’était la faute des Allemands. On ne pensait pas que l’État français était parfois à l’initiative de ces mesures. Pour mes parents, les fautifs c’était les Allemands, en tout cas au début.

– De janvier 1941 jusqu’à votre départ à Corcy en mars 1942, sur quelles ressources viviez-vous puisque le travail vous était désormais interdit ? De plus, le commissaire de police note dans un rapport sur les juifs étrangers de la ville de Soissons, le 20 mai 1941 ; je cite : Au début de la guerre Moïse Contenté s’est engagé dans l’armée française et a entraîné un certain nombre de ses coreligionnaires à en faire autant. Est très bien considéré à tout point de vue.

– Maman continuait à faire la couturière. Et puis mon père à trouver une place de garçon de Café, à la Civette.

– Oui, cet emploi m’avait fortement interrogé lorsque j’ai découvert cela dans les archives, au moment où les gendarmes, dans un rapport de fin 1943, recherchaient votre père et qu’ils apprirent que jusqu’à l’été de cette même année il avait été embauché par le patron de ce café alors qu’il était interdit d’employer des Juifs.

– Mon père et ce patron se connaissaient. Mais je ne sais pas pourquoi il a continué à l’employer. En plus il y avait souvent des soldats allemands qui venaient boire un coup à la Civette. Elle n’était pas si éloignée de la Kreiskommandantur, en face de la Cathédrale. Je revois toujours le drapeau nazi qui trainait jusque parterre. Je revois toujours cette croix gammée jusqu’en bas. Je crois que quelqu’un avait voulu le déchirer. Il y eut une histoire à ce propos.

          Dans l’immense et courageuse générosité de Pauline à replonger dans les années noires de son enfance, en cet été 2017, elle m’offrait en partage ces trésors immortalisés par des photographies. L’une d’entre elles me bouleversa aux larmes. Elle symbolise ces « copains de la rue Richebourg », prise sur la Grande Place à Soissons pendant l’hiver 1941/42. Depuis le début de mon enquête en 2012 je m’échinais, étayé uniquement par des archives, à retracer les itinéraires des enfants Contenté, Biegacz et de deux jeunes filles nommées Habarov sans pouvoir mettre un visage sur chacun d’entre eux. Leurs figures juvéniles me semblaient à jamais perdues dans mes représentations. Cette photographie entre mes mains plongea mon regard dans les leurs malgré une strate temporelle épaisse de 75 ans. J’aurais aimé avoir un pouvoir surnaturel pour les tirer de cette photo et de les emmener à l’abri des meurtres de masse qui s’annonçaient.

1i Soissons 1941 Charles Contenté Samuel Biegacz Zina Pauline Contenté

De gauche à droite : Charles Contenté, Zina Habarov et Samuel Biegacz posant ses mains sur les épaules de Pauline Contenté. 1941/1942, Soissons. [Collection particulière].

Sur cette photo nous connaissons, à travers ce récit, Charles Contenté, Samuel Biegacz et bien sûr Pauline. Quand mon interlocutrice me précisa que la jeune fille entre son frère et Samuel s’appelait Zina, mais qu’elle ne se souvenait plus de son nom de famille, j’étais persuadé que c’était Zina Habarov, petite-fille d’un couple juif très âgé, les Otchakowski, Noussen et Lisa. Ils vivaient dans un appartement du 20 rue Richebourg, comme les Biegacz. Les investigations que j’engageais dans la foulée de cette rencontre en rouvrant mon dossier Otchakowski/Habarov me donnèrent raison.

Je découvris le nom de Zina, ainsi que sa sœur Nadia, lors de la rédaction de mon livre[5], dans des rapports de police et le cahier des entrées au camp de Drancy en 1944. Cela faisait également six ans que je cherchais des traces supplémentaires sur Zina, Nadia et leurs grands-parents. La patience est souvent maîtresse de toutes les révélations. Ma rencontre avec Pauline était encore une fois déterminante. Elle me menait, il y a un mois de cela, à retrouver Zina, âgé de 94 ans, grâce à sa belle-sœur, Renée. Toutes les deux vivent aujourd’hui dans le Val-de-Marne. Leurs témoignages confirment et raniment l’amitié de ces jeunes gens de la rue Richebourg.

           Zina, née en 1923, est la fille aînée de Dora Otchakowski et de Zacharie Habarov. Ce dernier est issu d’une riche famille russe orthodoxe qui possédait au XIXe siècle des serfs[6]. Il a fui la Russie pour la France, convaincu de communisme. Il s’était toujours senti culturellement proche de ces Juifs de l’est qu’il côtoyait depuis son enfance. Il ira jusqu’à apprendre le yiddish et épouser Dora, de confession juive. Zina avait un frère, Paul, né en 1924 et une sœur, Nadia, née en 1929. Ils vécurent avec leurs parents, depuis leur naissance, à Paris. Le week-end, ils rendaient visite à leurs grands-parents maternels à Soissons. En 1940, lorsque les Allemands occupèrent la capitale, Zacharie décida de confier sa femme et ses enfants à des amis à Soissons et aux grands-parents Otchakowski, rue Richebourg. La rencontre de Zina avec les jeunes Biegacz et Contenté avant 1942 était inéluctable, à un âge où l’on aime se retrouver entre amis ou s’amouracher.

          En regardant cette photographie, j’interrogeais à nouveau la petite fille aux chaussettes blanches et au cache colle, chouchoutée par ses frères et leurs amis du quartier :

– Pauline, étiez-vous toujours à l’école ?

– Je suis allée à l’école à Soissons jusqu’au mois de mars 42. Mes parents avaient acheté une maison à Corcy, en 1934 je crois. Ils ont préféré que l’on aille dans cette maison en avril 1942. Ils avaient dû vendre le commerce car les Juifs n’avaient plus le droit d’exercer. Nous n’avions plus le droit de faire grand-chose. « Ce sera moins dangereux », disait mon père, pour faire face aux éventuelles arrestations. Il rêvait un peu, Corcy, c’est juste à 18 km de Soissons !  A Corcy je suis un peu allée à l’école. A l’époque il y avait un instituteur qui s’appelait monsieur Paoli. Il était Corse d’origine. Je me souviens, il avait trois enfants.

          Je soumis à madame Pauline Contenté-Neuman cette lettre écrite le 17 mars 1942 par son père et que j’avais pu consulter dans les archives départementales. Lettre à la fois poignante et étonnante. Naïveté ou amitié confiante de Moïse Contenté auprès du sous-préfet de Soissons qu’il connaissait bien jusqu’à lui préciser où se trouvait sa famille exactement ? Les risques d’arrestation étaient de plus en plus évidents après les trois rafles parisiennes à l’encontre des Juifs en 1941 ou lors d’interpellation dans la rue pour celles et ceux qui ne respectaient pas les ordonnances allemandes. De plus, son ami Adolphe/Avraham Liwer avait été pris à Paris lors de la rafle du 20 août 1941, et interné à Drancy depuis.

19420317 CONTENTE au sous préfet AD021753

Lettre de Moïse Contenté au sous-préfet de Soissons du 17 mars 1942. [Archives départementales de l’Aisne].

– Pourriez-vous m’évoquer juin 42, lorsque vous étiez à Corcy, au moment de l’ordonnance sur le port obligatoire de l’étoile jaune ?

– Moi, je ne l’ai pas portée. J’aurais dû la porter puisque française mais on n’est jamais allé la chercher. Nous étions à Corcy. Quant à mes frères, de nationalité turque, les turcs n’avaient pas à porter l’étoile.

          Effectivement, dans un additif de cette 8è ordonnance allemande, il était stipulé que, concernant les Juifs étrangers, le port du « signe distinctif » était obligatoire pour les apatrides, les ressortissants du gouvernement général de Pologne, des Territoires occupés de l’Est (Pays-Baltes, Biélorussie, Ukraine, Russie), Slovaques, Croates, et anciens Yougoslaves, Roumains, Hollandais et Belges[7].

            Quelques semaines après, à partir du 16 juillet 1942 à Paris et dans les provinces de la zone occupée, débutèrent les grandes rafles qui alimentèrent à un rythme de trois convois par semaine les trains de déportation des Juifs de France dans le cadre de la « solution finale de la question juive ».

[1]Cachée avec sa maman Marie, Esther survivra à l’Occupation mais décèdera dans le terrible accident de train de Vierzy, le 16 juin 1972 : 108 morts et 111 blessés.
[2] Archives du Service Historique de la Défense à Vincennes, cote 34N191.
[3] Archives des Victimes des Conflits Contemporains – Caen.
[4] Les lieutenants du régiment mentionnés comme tués dans les archives du SHD sont : Jacquet, Clery, Tiedrez et Carpentier.
[5] Stéphane Amélineau. La Shoah en Soissonnais : Journal de bord d’un itinéraire de Mémoire. Editions Fondation pour la Mémoire de la Shoah/Le Manuscrit. Paris, 2017. p.358-359.
[6] Personnes attachées à une terre depuis le Moyen-Age, dont les biens et le travail appartiennent au propriétaire de cette terre (seigneur, roi, communauté religieuse) envers qui elle a des obligations. Le servage fut aboli en Russie en 1861.
[7] Instructions du Gouvernement de l’Etat Français auprès des préfets de la zone occupée. Lettre du 30 mai 1942. Archives départementales de l’Aisne – cote 11251.

Les copains de la rue Richebourg (Soissons) : Partie 3.

A propos Stéphane Amélineau

Professeur documentaliste : Lycée ITG Val-de-Beauté à Joinville-le-Pont (94 - Val-de-Marne) de 1994 à 2001. Lycée Françoise Cabrini à Noisy-le-Grand (93 - Seine-Saint-Denis) de 2001 à 2007. Lycée de Saint-Rémy à Soissons (02- Aisne) de 2007 à 2018. Collège-Lycée Saint-Joseph à Château-Thierry (02 - Aisne) depuis 2018.
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4 commentaires pour Les copains de la rue Richebourg (Soissons) : Partie 2.

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  2. Pierre SPIELVOGEL dit :

    Cher Stéphane,
    Que te dire, sinon, une fois de plus « Merci ! » – mais je te l’ai dit de manière privée.
    Depuis fort longtemps, je cherchais la trace de documents de l’engagement de mon grand-père Jakob SPIELVOGEL (le père de Feitel/Félix dont, sur ton blog, tu as si bien su retracer ce que sa vie dans l’enfer de Auschwitz) dans l’armée (ou dans la Légion, je ne le savais guère). L’engagement de mon grand-père est pourtant bien relaté dans l’entretien que mon père Eliasz (Elie) SPIELVOGEL (déporté le 6 mars 1943 par le convoi 51 pour Sobibor et évadé en cours de transfert) a confié en 1995 à la fondation « The survivors of the Shoah ». Mais mes recherches (forcément pas au bon endroit…) étaient restées vaines. En lisant la partie 2 de ton article sur « Les copains de la rue Richebourg », je suis allé sur le site « Mémoires des hommes » et là, en 2 clics… je tombe sur la fiche d’engagement de mon grand-père. Et cela m’ouvre de nouvelles pistes de recherches pour poursuivre l’écriture du récit de la vie de ma famille durant la seconde guerre.
    Très amicalement à toi,
    Pierre SPIELVOGEL

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