Donner une conférence sur les lieux de mon enquête historique, à Soissons, durant les années les plus sombres de son histoire contemporaine, devant une assemblée nombreuse et très attentive, généreuse en compliment et en sollicitation, ne pouvait que présager d’intenses échanges.
Je remercie la Société Historique de Soissons pour cette invitation dans l’auditorium du du centre culturel. Belle salle avec une scène sur laquelle j’arpentais pendant deux heures, avec en toile de fond ces traces vidéo-projetées, photographies et archives, pour illustrer mon récit.
Ce fut un honneur et une joie d’être accompagné par Philippe Weyl, venu expressément de Paris pour un aller et retour dans la journée, responsable de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah qui a édité mon livre l’été dernier. Merci aussi de m’avoir envoyé ces photos prises ce-jour là.
Ma profonde reconnaissance à ces personnes venues me dire quelques mots, souvent avec beaucoup d’émotion. Quelques propos parmi d’autres que je n’oublierais pas :
« – Monsieur, je suis le petit garçon de 5 ans en 1944 que vous évoquez dans votre livre sur le village de Parcy-Tigny ! ». « – J’étais en classe avec Lisette Ehrenkranz en 1949 avant qu’elle parte en Israël. Savez-vous si elle vit encore ? » Ou encore Lucienne, 94 ans : « – Votre livre ne quitte plus mon chevet, je l’ai déjà lu plusieurs fois mais je l’ouvre souvent et je découvre encore des détails qui m’avaient échappée. Des enfants juifs persécutés avec leur étoile dont vous parlez, j’en ai connus quand j’étais à l’école. Grâce à vous je sais ce qu’ils sont devenus ainsi que leurs parents. Les revoir sur ces photographies que vous avez retrouvées me replongent si loin dans mon enfance… »
A mes amis, témoins et enfants de déportés, à mes collègues et mes anciens élèves présents, mon travail est le vôtre.