Et c’est la dernière fois que j’ai vu mon père…

Carte russe du gouvernement de la Tauride (Crimée) en 1822
Karasu Bazar par Carlo Bossoli. 1842 [En ligne] https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Karasu_Bazar._Carlo_Bossoli.jpg 
Place Nationale à Billancourt vers 1910 [Archives municipales]

[1] A partir de 1944 et jusqu’en 1991, la ville est appelée Belogorsk (URSS), Bilohirśk lors de l’indépendance de l’Ukraine, et à nouveau Belogorsk depuis l’invasion russe de la Crimée en 2014.

[2] Frédéric Dubois de Montpéreux. Voyage autour du Caucase. Paris, Librairie de Gide, 1843.Pages 368, 370, 375-376

[3] Bord de la Mer Noire, sur la côte ouest de la Géorgie caucasienne.

[4] Au recensement de la population de 1897, la population de Karassoubazar s’élevait à 12 968 habitants. [Source : Recensements et estimations de la population en 1897 (Ukraine) http://pop-stat.mashke.org/ukraine-cities.htm]

[5] Le terme « Krymchaks » est apparu au XIXe siècle pour désigner les Juifs de langue turque de Crimée, distincts des Karaïtes et des Juifs européens (ashkénazes) apparus sur la péninsule après 1783.

[6] Dictionnaire de la Shoah, article Krymchaks et Karaïtes de Crimée rédigé par Edouard Husson, spécialiste de l’Allemagne nazie, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Picardie. Ed. Larousse, 2015.

[7] Kizilov, M. Krymchaks: Modern situation of the community. Eurasian Jewish Annual. 2008 [en ligne] https://web.archive.org/web/20151017142435/http://library.eajc.org/page70/news13498

[8] Symon Petlioura, chef nationaliste ukrainien combattant pour l’indépendance de sa nation fut responsable des pogroms dans lesquels périrent des dizaines de milliers de Juifs pendant la guerre civile en Russie. Pour lui et ses hommes, la révolution bolchevique était un complot juif ; par extension, derrière tout Juif se dissimulait un communiste. Il s’exila à Paris où il fut assassiné en 1926 par Samuel Schwartzbard, anarchiste juif voulant se venger des massacres perpétués en Russie. Le procès à Paris eut un grand retentissement. L’acquittement de Samuel Schwartzbard provoqua un élan de joie pour les Juifs émigrés d’Europe orientale.

[9] D’un conflit à l’autre, la population juive à Karassoubazar ne dépassa pas le millier d’individu. Lorsque les Allemands, ainsi que leurs colonnes infernales d’Einsatzgruppen pénétrèrent en Crimée en novembre 1941, ils enregistrèrent dans la ville 62 Juifs ashkénazes et 468 Krymchaks. Les Juifs ashkénazes ont reçu l’ordre de se présenter aux bureaux de l’administration de la ville, soi-disant pour être envoyés au travail. Le 10 décembre 1941, 76 Juifs sont emmenés dans une tranchée anti-char près de la ville et abattus. Les 17 et 18 janvier 1942, 468 Juifs Krymchaks, originaires de Karassoubazar et des localités environnantes, sont asphyxiés dans des fourgons à gaz et enterrés en dehors de la ville. Les quelques Juifs restants (des artisans apparemment maintenus en vie temporairement pour répondre aux besoins de main-d’œuvre allemande) ont été fusillés plus tard. [Source : Yad Vashem [en ligne] https://www.yadvashem.org/untoldstories/database/index.asp?cid=657]

[10] Du nom de Fridjtof Nansen, universitaire et explorateur norvégien, était le Haut-commissaire pour les réfugiés russes.

[11]  Archives OFRAP Office français de protection des réfugiés et apatrides, cote OR01G.

[12] Expression yiddish: Gliklekh vi Got in Frankraykh.

[13] Aujourd’hui, rue Yves Kermen.

[14] A partir de 1926, la commune portera officiellement le nom de Boulogne-Billancourt.

[15] Aujourd’hui Place Jules Guesde.

[16] Témoignage de Nina Berberova dans ces chroniques de Billancourt, France Inter 11 février 2014 et Actes Sud, 1999.

[17] Célèbre actrice du cinéma muet des années 1920.


Acte [n°7] du mariage d’Abus Grinberg et Fajga Gliksztein [Archives du district de Lublin]. [Traduction Evelyne Segard] :7 – Établi dans la bourgade de Kazimir [Kazimierz en polonais] en l’an mille neuf cent, en juin, le huit à huit heures du soir. S’est présenté le juif Khalim [Khlim ?] Leïba Zilbermints, rabbin du district religieux de Kazimir, avec le juif Abous Grinberg, célibataire, âgé de vingt-huit ans, fils de Muta Berg et Dobra, née Fliomenbaum, né et demeurant dans la bourgade de Kazimir, et Faïga [Fajga en polonais] Glikchtein [Gliksztein en polonais], célibataire, âgée de dix-huit ans, fille du défunt Sender et de Raïzlia, vivante, née Faïguenbaum, née et demeurant dans la bourgade de Kazimir, en présence des témoins Beniamin Tychkelman, quarante ans et Peïssakh Kouguel, cinquante et un ans, tous les deux élèves, demeurant dans la bourgade de Kazimir, et il nous a déclaré que ce jour et mois, à quatre heures de l’après-midi, par devant lui, avait été conclu, selon le rite de Moïse, le mariage religieux entre Abous Grinberg et Faïga Glikchtein, qui se sont présentés devant lui, que ce mariage avait été précédé de trois proclamations, publiées dans la synagogue juive de Kazimir, les vingt, vingt-sept mai et le trois juin de cette année, et que s’est ensuivi le consentement mutuel des époux, ainsi que de Raïzlia Glikchtein, mère de la nouvelle épouse Faïga. Les nouveaux époux ont déclaré qu’ils n’ont pas fait de contrat de mariage. Le présent acte a été lu aux présents et signé par eux et nous. Les nouveaux époux ont déclaré être illettrés.Rabbin Kh. L. ZilbermintsLe responsable des actes A. Mikhalov
Kazimierz-Dolny, carte de 1912.
Archives départementales de Paris, Etat-civil, 1933.
Marcus Levy avec sa fille Annie à Nemours en 1938. [Collection particulière, Annie Vainberg].
En 1936, sur la colline des Trois Croix à Kazimierz Dolny, Cypa (à gauche avec le béret blanc) et ses amis de sa ville natale. En contre-bas, à droite, la place du marché de la ville. [Collection particulière : Annie Vainberg].

[1] Pour toute cette partie du récit sur l’histoire de Kazimierz Dolny, je voudrais particulièrement remercier mes échanges avec Marie-Claire Hoszwalb, originaire de la ville par ses parents, professeure d’Histoire à la retraite, et à qui j’ai largement emprunté ses connaissances et sa prose restituant une source fiable et essentielle : Kazimierz Dolny Memorial Bookde Pinkas Kuzmir.  Publié pour la première fois en 1970 à Tel Aviv. Il a été digitalisé par le Yiddish Book Center (New-York) dans le cadre du YIZKOR BOOK PROJECT grâce au financement de Steven Spielberg.

[2] 1333-1370, un des rois les plus célèbres de la Pologne. Son nom « Kazimierz » fut donc donné à cette petite ville.

[3] Traduction du russe de l’état civil du mariage par Evelyne Segard avec nos sincères remerciements.

[4] Révolution Russe qui ébranla le pouvoir autocratique du Tsar.

[5] Comme Sholem Ash (1880-1957), l’écrivain yiddish le plus lu de l’entre-deux guerres ou encore Isaac Leib Peretz (1852-1915) un des trois grands classiques de la littérature yiddish.

[6] Après 1815, Kazimierz eut sa cour hassidique autour d’un rabbi miraculeux, Reb Yekheskel, élève du « Voyant de Lublin », un des fondateurs de l’hassidisme.  De riches négociants en blé et en bois l’avaient et l’entretenaient, lui et sa cour. A partir de là, l’influence de l’hassidisme se développa dans l’entre-deux guerres.


Marcus et Cypa Levy. Vers 1940 [Collection particulière, Annie Vainberg].

[1] Si certains furent enrôlés dans la Légion étrangère, la très grande majorité des volontaires juifs étrangers de France voulant défendre leur pays d’accueil ont été incorporés dans trois régiments créés à cet effet : les Régiments de Marche des Volontaires Etrangers.

[2] Exposition en 2020 à Paris : « 1940 les Parisiens dans l’exode » au Musée de la Libération de Paris, Témoignage de Paul Léautaud concernant Paris le 13 juin 1940, la veille de l’arrivée des Allemands.

[3] Dès juillet 1940, les états-majors militaires français développent des contacts avec les gardiens allemands de la Demarkationslinie et peuvent dégager quelques règles qui ne sont pas ne variatur. Parmi les nombreuses consignes données aux préfectures les plus proches, il est stipulé notamment que le passage de la ligne de démarcation doit se faire « sans esprit de retour ». La liste des personnes autorisées à la franchir dans le sens Sud-Nord comprend les réfugiés (hollandais, luxembourgeois, belges, autrichiens et ressortissants des pays occupés par l’Allemagne), les Alsaciens-Lorrains de « race et de langue allemandes » et les Français appartenant aux catégories suivantes : ceux qui habitaient, avant les combats, entre la ligne de démarcation et la ligne du Nord-Est, les travailleurs des mines de houille du bassin de Lens-Béthune et leurs familles, les gendarmes français « munis d’une autorisation du MBF », ainsi que les « Juifs de toutes catégories munis de pièces en règle». Néanmoins, dans une note de bas de page, les états-majors mentionnent que certains postes allemands refoulent les Juifs en zone non occupée. Or, 100 000 Juifs auraient emprunté les routes de l’exode, soit près de la moitié des Juifs de France. Parmi les Juifs français, un tiers serait rentré à Paris, soit 30 000 personnes environ. [Source : Les Juifs et la ligne de démarcation, 1940-1943. Éric Alary. Dans Les Cahiers de la Shoah 2001/1 (no 5), pages 13 à 49].

[4] Conférence de Wannsee, 20 janvier 1942.

[5] Anéantissement en allemand. Mot qu’Hitler prononça trois fois dans ses discours célébrant son arrivée au pouvoir, (les 30 janvier 1940, 1942 et 1943), comme un avertissement « prophétique » à l’encontre des Juifs.

[6] Les deux sœurs de Cypa et de Sender, ainsi que leurs parents, périrent pendant la Shoah. Nous ignorons exactement quand, où précisément et comment ils furent assassinés. Mais pour connaître l’histoire de ces tragiques événements subit par la population juive de Kazimierz Dolny, je remercie beaucoup Marie-Claire Hoszwalb de m’avoir rédigé cet article pour nous éclairer La Shoah à Kazimierz Dolny.

[7] La 8ème ordonnance du 29 mai 1942 impose, à compter du 7 juin, à tous les Juifs âgés de plus de 6 ans habitant en zone occupée, le port de l’étoile jaune. Dans les premiers jours du mois de juin 1942, les Juifs doivent retirer, dans le commissariat de police dont dépend leur domicile et contre la remise d’un point textile cet insigne en trois exemplaires et le porter de manière visible sur le côté gauche de la poitrine. [Source : http://www.memorialdelashoah.org/commemoration-du-29-mai-1942.html]


4.

Étoiles pourchassées

Le 2e Division Blindée du général Leclerc le 25 août 1945, place Denfert-Rochereau [Source : Musée de la Libération de Paris, musée du général Leclerc, musée Jean Moulin].

[1] Circulaire N° 173-42, datée du 13/07/1942. Archives Mémorial de la Shoah, cote XX-14a.

[2] Serge Klarsfeld. Le Calendrier de la persécution des Juifs de France, 1940-1944. Editions FFDJF, 1993, p.271-272.

[3] Dès 8 heures du matin le 16 juillet 1942, les premiers rapports de police municipale informèrent le cabinet du Préfet de police de Paris que beaucoup d’hommes d’étaient pas à leur domicile. Sur les 27 361 juifs attendus après deux jours de rafles, 12 884 furent arrêtés (3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants). Un relatif échec pour les autorités, une détresse sans nom pour chacun des individus arrêtés.

[4] Nous ignorons le nom de cette femme et de ce qu’elle est advenue avec ses deux enfants.


Pièce d’identité que portait sur lui Marcus Levy quand il quitta Paris après la rafle du Vel’ d’hiv. [Archives départementales des Hautes-Pyrénées Cote 1214 W 1272 dossiers n°20706].
Récépissé de demande de carte d’identité de Marcus Levy fin décembre 1942. Au crayon à papier en haut du document, Mention datée du 15/1/43 faisant part de l’arrestation de Marcus pour être incorporé au GTE 525. [Archives départementales des Hautes-Pyrénées Cote 1214 W 1272 dossiers n°20706].

         et Bayle Renée

(Section) Bagnères-de-Bigorre

(Compagnie) des Hautes-Pyrénées.

Procès-verbal recto-verso de l’arrestation de Marcus Levy le 27 février 1943 par la section de Gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre [Sources : Archives SHD de Vincennes, cote GR 65 E 70].
Fac similé de la liste des 24 juifs arrêtés et rassemblés à Tarbes le 27 février 1943 et emmenés au camp de Gurs le jour-même [Source : Archives départementales des Hautes-Pyrénées publiées dans le livre de Serge Klarsfeld La rafle de février 1943 en zone sud et les deux convois n°50 et n°51 des 4 et 6 mars 1943 qu’il ne faut pas oublier. Editions FFDJF, 2020. p.94].

Au camp de Gurs, la direction procéda à un criblage sur les 1615 juifs arrivants des 33 départements ciblés. Dans cette colonne d’individus fraichement raflés, Marcus Levy passa à son tour dans plusieurs services du camp tenus par des détenus sous la surveillance des autorités françaises. On le dépouilla de son argent, de ses cartes d’alimentation, de son tabac, de sa pièce d’identité et d’autres biens qu’il pouvait avoir sur lui. Ensuite, ces détenus furent affectés dans des baraquements aux constructions provisoires et insalubres. Le terrain autour était marécageux et pouvait ressembler à un véritable bourbier en cette période hivernale. La nourriture qu’ils percevaient était un ersatz de café le matin vers 7h, d’une soupe et quelquefois d’un plat de légumes avec de maigres traces de viande vers 11h30 pour finir avec des topinambours à 17h30. La ration de pain était de 230 grammes ; juste suffisant pour tenir debout quelques jours.

Vue du camp de Gurs tel que photographié à partir d’un château d’eau. Gurs, France, vers 1941. [Source: United States Holocaust Memorial Museum, courtesy of Hanna Meyer-Moses]
Fiche d’internement (recto) à Drancy de Marcus Levy, arrivée au camp le 4.3.43. Pour son domicile, il déclara « 15 rue Garibaldi à Montreuil ». C’est à cette adresse que sa femme Cypa et sa fille Annie habiteront après la guerre. En haut à droite « D » pour déporté et la date de son convoi, le 6 mars 1943.
Extrait de la liste du Convoi n°51 où est inscrit le nom de Mardoché LEVY [Archives du Mémorial de la Shoah, CV_51].
Photographie de l’officier SS Johann Niemann, commandant-adjoint du camp de Sobibor, à cheval durant l’été 1943 à Sobibor. À l’arrière-plan se trouve la baraque des hommes de Trawniki (Gardes ukrainiens du camp). Au bas de l’image, on peut voir la rampe de Sobibor où arrivaient les trains de déportation. Johann Niemann fut abattu par les détenus juifs lors de la révolte du 14 octobre 1943.[Source: Sobibor perpetrator collection, United States Holocaust Memorial Museum]
A droite de la rampe , la porte du camp de Sobibor au printemps 1943. Les Juifs franchissaient cette porte pour entrer dans le camp de la mort à pied, en camion ou en charrette tirée par des chevaux. Une voie ferrée conduisait par une entrée séparée à droite de cette entrée les personnes trop faibles, directement vers le camp III dans l’aire des exécutions. Les branches de pin, tressées dans la clôture pour qu’il soit difficile de voir de l’extérieur, sont clairement identifiables. [Source: Sobibor perpetrator collection, United States Holocaust Memorial Museum] 

[1] Pour le gouvernement de Vichy engagé dans une politique de collaboration et leur volonté d’un redressement national expurgé des fautifs de la défaite (francs-maçons, socialistes et Juifs) et de « l’intoxication étrangère », il était un devoir de pallier au manque de bras et faire travailler les Juifs et les étrangers se trouvant sur le sol national. Cette « Révolution nationale » en détournant le sens des mots « Travail, Famille, Patrie » se traduisait contre ces indésirables par : les hommes au travail dans les camps, les femmes au foyer et les familles disloquées. Ainsi furent créés les Groupements de Travailleurs Etrangers dès la loi du 27 septembre 1940. Sous l’autorité du ministère de la production industrielle et du travail, les étrangers de sexe masculin de 18 à 55 ans, réfugiés en France et en surnombre dans l’économie nationale devaient être incorporés dans les GTE. Le ministère de l’intérieur et les préfets étaient en charge de désignés ceux appelés à en faire partie. [Sources : Mouny Estrade-Szwarckopf, Paul Estrade. Un camp de Juifs oubliés, Soudeilles (1941-1942). Editions Les Monédières, 2015, p.33. + Serge Klarsfeld. Le calendrier de la persécution des Juifs de France 1940 -1944. Editions FFDJF, 1993, p.24.

[2] Procès-verbal d’arrestation de la section de gendarmerie de Tarbes. Archives départementales des Hautes-Pyrénées. Cote 1214 W 1272 dossiers n°20706.

[3] Le 8 novembre 1942, les Américains et les Anglais débarquèrent en Afrique du Nord, à Alger, laissant les côtes sud de la France accessibles à un éventuel débarquement. Les troupes Allemandes occupèrent ainsi la zone « libre » à compter du 11 novembre. Elle se dénomma désormais « zone sud ». Les passages clandestins vers l’Espagne furent alors de plus en plus nombreux.

[4] Serge Klarsfeld. La rafle février 1943 en zone sud et les deux convois n°50 et n°51 des 4 et 6 mars 1943 qu’il ne faut pas oublier. Editions FFDJF, 2020. p.25

[5] Loi française du 11 décembre 1942 « relative à l’apposition de la mention « juif » sur les titres d’identité délivrés aux Israélites français et étrangers »

[6] Archives nationales., AJ38 243, Vichy, le 8 mars 1943, rapport n° 8 pour février 1943, directeur de la S.E.C. à C.G.Q.J.

[7] Archives nationales., AJ38 242, Vichy, le 18 décembre 1942, chef du gouvernement aux préfets

[8] Archives du SHD de Vincennes, cote : GR 65 D 70.

[9] Elles ne figurent pas dans ce dossier d’archives étudié par mes soins au Service Historique de la Défense à Vincennes, le 26 juillet 2021.

[10] Sept autres juifs pris dans les Hautes-Pyrénées le 28 février, et un autre le 2 mars (Hans Gerstel, juif allemand de 47 ans) furent aussi dirigés vers le camp de Gurs. Un total de 32 hommes. (Cf. AD65 reproduit dans le livre de Serge Klarsfeld. La rafle février 1943 en zone sud et les deux convois n°50 et n°51 des 4 et 6 mars 1943 qu’il ne faut pas oublier. Editions FFDJF, 2020. p.94-95.

[11] D’après le témoignage d’Arkadius Hercfeld, interné à Gurs du 20 février au 17 mars 1943.

[12] Le nombre des juifs arrêtés dans l’ensemble des départements de la zone sud en représailles de l’attentat à Paris ne fut pas atteint. Les autorités de Vichy et les SS complétèrent ces deux convois de 1000 juifs chacun, par des internés se trouvant déjà au camp de Nexon (180) et au camp de Drancy (173).

[13] Serge Klarsfeld. La rafle février 1943 en zone sud et les deux convois n°50 et n°51 des 4 et 6 mars 1943 qu’il ne faut pas oublier. Editions FFDJF, 2020. p.274-275.

[14] Cécilia Gabizon. Le gardien du camp de Sobibor devant la justice allemande. Le Figaro, 12 mai 2009 [en ligne] https://www.lefigaro.fr/international/2009/05/12/01003-20090512ARTFIG00640-le-gardien-du-camp-de-sobibor-devant-la-justice-allemande-.php

[15] David-Albert Adejes : 20 ans à son arrivée à Majdanek, fut transféré à Auschwitz-Birkenau du 14 juillet à octobre 1943 (matricule 129114), puis dans d’autres camp jusqu’à son rapatriement le 27 mai 1945.

Mendel Fuks : 19 ans à son arrivé à Majdanek, fut transféré à Auschwitz en juillet 1943 (matricule 129227)

 Maurice Jablonsky : 19 ans à son arrivée à Majdanek, fut transféré à Auschwitz-Birkenau en juillet 1943 (matricule 129348). Il y resta 8 jours avant d’être transféré dans d’autres camps (Jaworzno, Blechhammer). Rapatrié le 11 mai 1945.

Nathan Lewinsztjen : 29 ans à son arrivée à Majdanek, il fut transféré au camp de Budzyn le 26 mars 1943. Il fut rapatrié le 24 aout 1945.

Ernst Arndt : 42 ans à son arrivée à Majdanek, fut transféré le 23 mars 1943 au camp de concentration de Budzyn. Rapatrié le 23 avril 1945.

Ces deux derniers déportés envoyés à Budzin étaient des médecins

[Source : Serge Klarsfeld. La rafle février 1943 en zone sud et les deux convois n°50 et n°51 des 4 et 6 mars 1943 qu’il ne faut pas oublier. Editions FFDJF, 2020. p.279-280].

[16] Dossier AC 21 P 477 942


Cypa Grynberg, maman d’un courage inouïe contre tous les dangers de cette longue Nuit pour protéger sa fille, devint après la guerre une grand-mère si aimante pour ses petits-enfants, décéda en mars 1997. Jusqu’à son dernier sommeil, elle parla très peu à Annie de son père. Pudeur ou refoulement d’un inconsolable bonheur saccagé par la haine meurtrière du racisme ?

         Annie eut la joie d’élever avec son époux deux enfants, Michel et Karine[4], et d’être entourés à son tour de six petits-enfants[5]. Ce n’est que depuis peu de temps qu’elle aborde ce sujet avec eux et souhaite leur apporter au mieux le parcours de sa famille meurtrie par la Shoah.


[1]  Mention portée au verso de la fiche d’internement de Marcus Levy à Drancy.

[2] Nycha Bialer et ses enfants : Jacques, Marcelle et Sarah furent déportés vers Auschwitz dans le convoi n°55 du 23 juin 1943. Ils habitaient 8, rue Arthur Ranc à Paris dans le 18e.

[3] Dont sa famille ne fut pas non plus épargnée par la Shoah [A lire : Milo Vainberg, 41204, récit d’un rescapé d’Auschwitz, Editions Matériologiques, 2020.]

[4] Michel (1960-2012) et Karine née en 1970.

[5] Âgés aujourd’hui (en 2021) de 8 à 30 ans.


Attestation manuscrite d’Henri Badower sur le décès de Marcus Lévy à Auschwitz vers la mi-mai 1943[Archives du SHD de Caen, dossier21 P 477942]  

Stéphane Amélineau, novembre 2021(article rediffusé en 2024, à la mémoire d’Annie 1934-2024). C’était une très belle personne avec qui nous avons partagé ensemble, chez elle ou par téléphone, des moments inoubliables. Elle m’avait alors demandé : « Monsieur, j’ai vu mon papa pour la dernière fois quand j’avais 8 ans en 1942, après la rafle du Vel’d’hiv dont nous avons pu échapper. Il a été arrêté dans le sud de la France et déporté ensuite dans le convoi 51 vers Sobibor (mars 1943). Avant de partir, je voudrais savoir s’il a été dénoncé et si vous pouviez m’aider, grâce à vos recherches dont j’ai entendu parler, à découvrir ce qui lui arriva. Et si c’est possible, d’en écrire l’histoire, pour que je la confie à mes petits-enfants. »

Cette histoire, j’ai pu lui écrire et lier avec Annie une belle amitié.


[1] Journal officiel de la République Française du 6 septembre 1995 pour apposition sur l’avis de décès de Mardochée, Marcous Levy de « Mort en déportation » en mai 1943 à Auschwitz.

[2] Article Majdanek-Lublin, encyclopédie Multimédia de la Shoah, the United States Holocaust Memorial Museum [En ligne] Dernière mise à jour : 13 septembre 2021.

[3] Danuta Czech, Kalendarium der Ereignisse im Konzentrationslager Auschwitz-Birkenau 1939 – 1945

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About Stéphane Amélineau

Professeur documentaliste : Lycée ITG Val-de-Beauté à Joinville-le-Pont (94 - Val-de-Marne) de 1994 à 2001. Lycée Françoise Cabrini à Noisy-le-Grand (93 - Seine-Saint-Denis) de 2001 à 2007. Lycée de Saint-Rémy à Soissons (02- Aisne) de 2007 à 2018. Collège-Lycée Saint-Joseph à Château-Thierry (02 - Aisne) depuis 2018.
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