A la fin des années 1990, alors que le média Internet commençait à étendre sa toile, pas un professeur faisant des recherches sur la persécution des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale pour travailler avec ses élèves ne pouvait ignorer l’existence du site Mémoire juive et éducation conçu par Dominique Natanson. Bien avant la publication des sites du Yad Vashem ou du Mémorial de la Shoah, il était le seul rempart contre les publications en ligne négationnistes qui avaient investi ce nouveau média pour trouver un second souffle nauséabond.
Négationnisme : comment cette intuition démente du précurseur Paul Rassinier, et son émule Faurisson, avait pu se répandre avec des explications et des théories dans des postures pseudo-historiques aussi intenables qu’insupportables dans les médias classiques des années 70/80 ?
Heureusement, des historiens comme Pierre Vidal-Naquet ou encore Florent Bayard avaient déconstruit les argumentations de ces « assassins de la Mémoire ». La loi Gayssot réprimant la contestation du génocide juif finit par rendre très marginal le négationnisme. Jusqu’au jour, discrètement, dans les années 1990, il s’empara d’un nouveau mode de communication, encore peu démocratisé dans les foyers à l’époque : Internet. Dominique Natanson fut l’un des premiers sur le web à s’en rendre compte et créa son site Mémoire juive et éducation en 1997.
Ma découverte de Mémoire juive et éducation, je m’en rappelle comme si c’était hier, en 2003, lorsque je préparais mes élèves à notre premier déplacement à Auschwitz. Le site était d’une grande richesse historique et pédagogique. J’étais alors en poste dans un lycée de Seine-Saint-Denis et je n’aurais jamais pu envisager qu’un jour, dix ans plus tard, j’allais rencontrer Dominique Natanson, professeur d’histoire à Cuffies, près de Soissons. Mes recherches la Shoah en Soissonnais en 2012 lorsque j’étais affecté dans la ville du Vase ont forcément guidé mes pas vers Dominique. Ces travaux et publications dans les années 1980/90 sur la persécution des juifs du soissonnais ont été mes premières boussoles. Son site, vieillissant et de moins en moins actualisé par manque de temps, m’avait été néanmoins d’un grand secours.
Aujourd’hui, c’est donc avec joie et une profonde reconnaissance vis-à-vis de Dominique lorsque celui-ci me fit part du « relookage » de son site pionnier.
Aussi, j’invite tous les enseignants et étudiants à visiter ce site internet constellé de ressources et d’informations sur le sujet avec toute la rigueur scientifique nécessaire. N’hésitez pas, à travers son site, de lui poser des questions https://memoirejuive.fr/formulaire-pour-poser-une-question-sur-la-deportation-desjuifs/
